Mexique: la guerre contre la drogue

Le gouvernement a déclaré que 61 637 personnes avaient disparu depuis 1964, la grande majorité depuis 2006, lorsque le président de l'époque, Felipe Calderón, a commencé à sévir contre les cartels de la drogue. Les forces de sécurité mexicaines ont patrouillé une route après une embuscade tendue par des tueurs à cartel à el Aguaje l'année dernière ... Alan Ortega / Reuters Par Paulina Villegas 6 janvier 2020 Plus de 61 000 personnes ont disparu de force au Mexique ces dernières années, ont annoncé lundi des responsables gouvernementaux, une augmentation drastique d'une estimation antérieure du bilan de la violence endémique liée à la drogue et de la guerre des cartels dans le pays. Ce sont des données d'horreur », a déclaré lors d'une conférence de presse Karla Quintana, chef de la Commission nationale de recherche du Mexique, qui dirige les efforts pour retrouver le pays disparu. Derrière les chiffres, il y a beaucoup d'histoires douloureuses de familles au Mexique et de migrants », a-t-elle déclaré. Les nouveaux chiffres ont montré une forte augmentation par rapport à une estimation officielle antérieure de 40000 disparitions au début de 2018, et Mme Quintana a déclaré que cela provenait d'informations mises à jour et soigneusement révisées des bureaux des procureurs locaux. Le bilan officiel est désormais de 61 637 personnes disparues depuis 1964, a déclaré Mme Quintana, la grande majorité depuis 2006, l'année où la répression des cartels de la drogue a été lancée par le président de l'époque, Felipe Calderón. Rien que l'année dernière, au cours de la première année de gouvernement de gauche du président Andrés Manuel López Obrador, plus de 9 000 personnes ont disparu de force, a déclaré Alejandro Encinas, sous-secrétaire aux droits de l'homme. Plus de 500 fouilles sur le terrain à travers le Mexique ont conduit à la découverte de 800 tombes clandestines et à la découverte de 1 124 corps. Les autorités mexicaines ont déclaré que la plupart des disparitions ont eu lieu dans 10 États différents dans des pans du pays avec une forte présence de cartels de la drogue. Plus de la moitié des cas signalés concernaient des jeunes de 15 à 34 ans, dont 74% d'hommes, ont indiqué des responsables. L'annonce du gouvernement diffère de celles des administrations précédentes, qui minimisent souvent le problème de la violence liée à la drogue et n'offrent que peu de détails sur l'étendue du problème. Une longue histoire de disparitions en Amérique latine pendant les sales guerres anti-gauchistes »dans les années 60 et 70 a laissé des dizaines de milliers de dissidents et militants politiques morts ou disparus dans des pays comme l'Argentine et le Chili. Au Mexique, le nombre de cas de personnes disparues a augmenté plus récemment dans un contexte de violence déchaînée alors que les cartels de la drogue se disputaient le territoire et les itinéraires de trafic. Alors que les forces de sécurité mexicaines étaient déployées dans les rues pour faire face au pouvoir toujours croissant des groupes du crime organisé, les criminels ont commencé à mettre en œuvre une stratégie très efficace et vicieuse: disposer des corps et les jeter dans des tombes dans des zones désolées, des rivières et des montagnes, pour ne laisser aucune preuve. derrière. L'un des cas de disparition les plus emblématiques, qui a mis en lumière la corruption des forces de sécurité mexicaines qui participent parfois à des crimes, s'est produit en 2014 lorsque 43 étudiants d'Ayotzinapa ont été attaqués et kidnappés par des policiers locaux travaillant pour un gang local de drogue dans le sud du Mexique. . Le gouvernement de López Obrador a fait face à des critiques selon lesquelles il ne dispose pas d'une stratégie de sécurité adéquate pour faire face à la violence endémique du pays, soulignée par des cas récents comme le siège de la ville de Culiacán par le cartel de Sinaloa et le massacre de neuf membres d'une secte mormone dans le nord du pays.